18 juillet 2018 | Mon dernier billet
C’est un plaisir exceptionnel d’être à Bruxelles cet été : c’est peut-être à cause de la météo (soleil ininterrompu pendant des semaines !), de l’équipe des Red Devils en demi-finale de la Coupe du Monde ou simplement de la perspective des vacances.
En ces jours ensoleillés, mes pensées retournent souvent à l’hiver froid polonais quand j’ai pris la décision qui m’a finalement amené à profiter du soleil de juillet non pas à Varsovie, mais dans la capitale belge. La décision de postuler pour la troisième bourse du Fonds Lénaïc pour un journalisme de qualité.
Cet hiver, j’avais de nombreux doutes quant à ma participation au programme : dois-je quitter mon emploi à plein temps pour me donner une chance de commencer une carrière à Bruxelles ? Dois-je abandonner tout ce que j’ai à Varsovie et déménager à l’autre bout de l’Europe ? Et enfin, mes compétences sont-elles suffisantes pour faire face à la tâche.
J’imagine qu’aujourd’hui, d’autres jeunes femmes journalistes de toute l’Europe se posent des questions similaires, alors que la date limite pour la quatrième bourse Lénaïc approche cette semaine. Si vous êtes l’une d’entre elles, permettez-moi de vous donner trois raisons principales pour lesquelles je suis convaincue qu’il s’agissait d’un grande décision – si vos doutes vous empêchent de postuler, vous pourriez rater une aventure vraiment incroyable.
J’ai grandi en tant que journaliste – connaissez-vous le concept des stages où vous faites du café, restez assis sans rien faire pendant des heures à attendre une tâche quelconque et où vos collègues ne connaissent même pas votre nom ? Eh bien, moi aussi, et je peux vous assurer que ce que j’ai vécu au cours des cinq derniers mois est loin d’être cela. Chez MLex, j’ai été pleinement intégrée dans la vie de la salle de rédaction dès le premier jour. On m’a donné beaucoup de liberté, mais mes collègues ont toujours été là quand j’avais besoin d’aide. Je suis très fière de voir les progrès que j’ai réalisés au cours de cette période et tout ce que j’ai appris.
J’ai fait l’expérience de ce que je ne connaissais que par les livres – il existe des institutions, des événements et des termes que tous les étudiants en affaires européennes connaissent bien, mais rares sont ceux qui ont la chance de les utiliser ou de les voir dans la pratique. En tant que journaliste à Bruxelles, je suis devenue un élément des institutions et des processus que j’avais appris à l’université : les sommets du Conseil européen, les audiences de la Cour de justice européenne, les séminaires de la Cour AELE (EFTA Court seminars), les sessions parlementaires.
J’ai vécu une grande aventure – un stage de cinq mois n’est pas seulement un travail : j’ai rencontré des gens fantastiques et j’ai pleinement utilisé ma période à l’étranger. Bruxelles est extrêmement accueillante pour les nouveaux arrivants et la vie y est faite de soirées d’été, de réseautage après le travail et de voyages de fin de semaine dans tout le pays. En tant que boursière, je pouvais toujours compter sur le soutien et l’aide des coordinateurs du fonds – en particulier Aulde et Charles – ainsi que de tous les collègues de Mlex.
En y repensant, je pense que ces cinq mois m’ont donné tout ce dont j’avais besoin l’hiver dernier : le sentiment d’inclusion, d’autonomisation et de faire des choses significatives. Je suis extrêmement reconnaissante envers le Fonds de m’avoir donné cette occasion. Et je suis un peu jalouse de la prochaine qui va vivre cette aventure. Au plaisir de vous voir bientôt à Bruxelles !
7 mai 2018 | Mon premier billet
L’expérience du reportage à Bruxelles a toujours été l’un de mes objectifs « peu susceptibles d’être atteints dans un avenir prévisible ». Trouver un emploi dans le journalisme de qualité a été déjà assez difficile, et le faire à Bruxelles, où chaque poste vacant est immédiatement pourvu par des centaines de candidatures de personnes surqualifiées, semblait être une mission impossible.
Mais je savais que de nombreuses réussites professionnelles ne sont pas déterminées par de bonnes études et une expérience professionnelle antérieure, mais plutôt par un autre facteur : la chance. Et ma chance est arrivée avec un mail du Fonds Lénaïc qui m’annonçait que j’avais gagné cinq mois de stage dans l’une des salles de presse de Bruxelles, MLex.
Je n’ai toujours pas de mots pour exprimer à quel point je suis reconnaissante pour cette opportunité.
MLex est un fil de presse international en matière de réglementation – ses journalistes du monde entier rapportent les changements réglementaires importants et les décisions antitrust qui ont un impact sur les marchés et les entreprises. Le journalisme à MLex représente ce que je pense être le meilleur aspect de ma carrière : un contenu de haute qualité, des nouvelles significatives et bien équilibrées, et focalisées sur des sujets qui comptent vraiment. Dès le début, j’ai su que nous étions faits l’un pour l’autre au paradis (in heaven). J’espère qu’aujourd’hui, l’autre partie le pense aussi !
Il y a beaucoup de choses qui diffèrent entre mon placement actuel et les stages auxquels j’ai participé auparavant. Par-dessus tout, on m’a accordé une liberté et une confiance sans pareilles. J’ai été affectée à l’un des tempos les plus chauds de Bruxelles : le Brexit. J’ai beaucoup de chance de pouvoir suivre de si près l’une des plus grandes histoires politiques et économiques de cette décennie, même si cela devient parfois assez déprimant.
Je n’aide pas seulement les journalistes plus expérimentés, j’apprends activement comment le devenir. Je n’ai pas de traitement de faveur : tous les jours, j’interviewe des fonctionnaires et des experts, je participe à des conférences de presse, je trouve et j’écris mes propres articles et je contribue au travail des autres.
Enfin et surtout, j’ai la chance de travailler avec des gens vraiment exceptionnels : extrêmement bien informés et expérimentés d’une part, et aidant et compréhensifs d’autre part. Dès le premier jour, j’ai eu l’impression de faire partie de l’équipe.
J’ai participé aux activités de la rédaction dès le premier jour, lorsque j’ai suivi la conférence de presse de David Davies et Michel Barnier, deux négociateurs de Brexit, qui sont finalement parvenus à un accord sur les conditions de départ du Royaume-Uni de l’UE. Je n’avais même pas eu le temps de manier correctement mon courriel que pourtant, on m’a immédiatement envoyée à mon premier point de presse et on m’a demandé d’écrire mon premier article. Cela peut paraître fou, mais c’est exactement le genre de dynamisme que j’aime dans le journalisme.
Le premier week-end de mon séjour en Belgique n’a pas été moins excitant – grâce à la grande prévenance des parents de Lénaïc, Aulde et Charles, j’ai pu assister à la « Revue de Presse », la soirée annuelle de sketch des journalistes et du service de presse bruxellois. Même si certains de mes collègues plaisantaient en disant qu’il aurait fallu vivre à Bruxelles pendant au moins deux ans pour comprendre l’humour geek, je n’aurais pas pu en profiter davantage.
En plus de mon travail quotidien, j’ai également vécu deux moments forts de mon stage : J’ai réalisé mon rêve de longue date et contribué à la couverture du sommet du Conseil européen de mars et j’ai également participé à un voyage d’une journée à la Cour de justice européenne à Luxembourg où j’ai appris à couvrir les audiences des tribunaux. Ce niveau d’enthousiasme n’est compréhensible que pour les personnes qui ont étudié les affaires européennes pendant six ans à partir de manuels scolaires, comme je l’ai fait, et qui ont pu, enfin, être témoins de la législation européenne en préparation.
Deux mois plus tard, tout est encore très dynamique et nouveau, mais j’ai lentement l’impression d’avoir plus de contrôle sur les choses : Je sais à qui m’adresser quand les nouvelles, où prendre mes déjeuners et quels sont les événements à éviter. Néanmoins, les informations (news) ne cessent jamais de me surprendre et chaque jour je me réveille avec le sentiment que la journée est sur le point d’apporter quelque chose de nouveau, d’excitant et d’éducatif.
Comme je l’ai clairement indiqué plus haut, la Bourse Lénaïc m’a permis d’obtenir un placement professionnel incroyable – mais il y a tellement plus que cela ! Par-dessus tout, elle a créé toute une plateforme qui m’a facilité mon arrivée, composée du sentiment d’appartenance, de soutien et d’autonomisation. Il a rassemblé des gens extraordinaires qui ont toujours été là pour moi pour m’aider ou me conseiller.
Et en fin de compte, c’est ce qui le rend si spécial.
Un grand merci à Camille-Cerise Gessant pour faire cette traduction.