Le témoignage de Giulia Bedini, la cinquième lauréate du programme

8 avril, 2019 | Mon premier message

Devenir journaliste a toujours été l’un de mes objectifs dans la vie, un rêve crucial à réaliser avec toute votre passion et votre engagement. Cependant, les rêves ne se réalisent pas toujours et, quels que soient vos efforts, il peut sembler difficile de les transformer en réalité.
Dans le journalisme, le niveau de concurrence est très élevé et tout le monde semble toujours mieux préparé et mieux informé que vous. Pour ces raisons, la persévérance et le sacrifice peuvent parfois ne pas suffire, alors il peut être nécessaire de trouver quelqu’un qui est prêt à vous aider et vous soutenir. C’est là qu’intervient le Fonds Lénaïc. Il entre simplement dans votre vie comme un cadeau merveilleux et inattendu, que vous avez à peine envie de mériter. Ça semble presque trop, trop offert. Mais vous ne pouvez pas vous empêcher de saisir l’opportunité sans précédent dont vous rêvez en silence depuis des années, celle de travailler comme journaliste à Bruxelles.
Ce qui m’a le plus frappé et ce qui me frappe encore le plus – car je suis encore en train de réaliser que je peux entrer dans les institutions européennes sans être dérangée grâce à ma toute nouvelle carte de presse jaune – c’est que vous n’êtes pas considéré comme un simple stagiaire de plus. Vous êtes la boursière du Fonds Lénaïc et les gens qui l’ont connue sont sincèrement intéressés à vous rencontrer, à vous parler et éventuellement à vous soutenir dans votre parcours dans la bulle bruxelloise. Le fait d’être automatiquement associée à l’incroyable journaliste travaillant sur le commerce qu’elle a été est une responsabilité importante, mais encore une fois, cela fait aussi partie du cadeau que représente l’initiative de toute sa famille et de ses amis. La semaine dernière, Charles et Aulde nous ont invités, les autres boursières et moi, à la Press Review, un spectacle de divertissement qui est un must pour les journalistes travaillant en ville. Et c’est à cette occasion, pleine de journalistes chevronnés et d’autres personnes influentes, que j’ai réalisé pour la première fois à quel point l’impact de cette expérience sera énorme.
Aussi rhétorique que cela puisse paraître, remporter cette bourse change littéralement votre vie.
Un jour, vous êtes une jeune fille de 24 ans fraîchement diplômée qui tente de comprendre quoi faire de sa carrière professionnelle après un stage en Allemagne, et quelques semaines après, vous aidez des journalistes de haut niveau à couvrir le Sommet du Conseil européen. De toute évidence, quelque chose que vous n’aurez pas l’habitude d’avoir sur votre agenda.
Grâce au placement qui m’est offert, j’ai atterri chez MLex, un fil d’actualité réglementaire qui a des bureaux partout dans le monde. Le journalisme à MLex est un cas particulier de haut niveau de qualité. Il se concentre sur les décisions antitrust, les affaires juridiques, les changements réglementaires et les risques. Cela signifie que tous les reporters sont des personnes très expérimentées qui travaillent sur des sujets très spécifiques, tels que les fusions et acquisitions, la concurrence, le commerce, le Brexit, mais sans perdre de vue l’ensemble de la politique européenne et internationale. C’est donc un très bon endroit pour apprendre ce métier. Tout le monde est très occupé et ravi par le flux de nouvelles, mais prêt à vous aider, à vous conseiller et à vous faire apprendre par la pratique. Il n’y a pas de traitement spécial pour les stagiaires et vous êtes impliqués dans les activités éditoriales depuis votre arrivée au bureau.
Pendant mes premières semaines de bourse, j’ai surtout aidé d’autres journalistes à couvrir la concurrence, le commerce et le Brexit, afin de me familiariser avec les bases du reportage sur les affaires européennes. Mais j’ai aussi assisté à des conférences, des débats, des dialogues politiques et des points de presse où j’ai enfin eu l’occasion de voir comment le processus décisionnel européen – plutôt ennuyeux dans les livres – fonctionne en termes pratiques. J’ai aussi mis l’accent ces dernières semaines sur la prise de contact avec des personnes que j’aimerai peut-être interviewer un jour. C’est plein d’histoires ici ! Mais c’est aussi plein de fake news, donc il faut vraiment pouvoir parler aux bonnes personnes pour produire des articles de journalisme de haute qualité.
En rédigeant ce bref rapport, je me rends compte de tout ce que j’ai déjà appris. C’est ma première expérience en tant que journaliste professionnelle et je ne m’attendais pas à recevoir autant de confiance. Depuis la semaine dernière, j’ai été affecté au secteur de l’énergie et j’ai commencé à écrire mes propres histoires (…). Bien que je sois censée être bonne dans ce domaine, il m’est très difficile de trouver les bons mots pour décrire le sentiment de satisfaction mêlé à l’excitation et à la curiosité que je ressens. Mais je peux dire en toute confiance que maintenant je me sens plus autonome et plus légitime.
Au début, après avoir reçu l’email me disant que j’avais été choisi comme cinquième boursière, je me débattais avec l’idée que j’avais reçu un cadeau que je n’aurais pas pu gérer correctement, car trop précieux. Maintenant, je suis sûre que travailler dur et apprendre le plus possible sont les meilleurs moyens de montrer à quel point le Fonds Lénaïc pour un journalisme de qualité a un impact magnifique et fort sur votre vie et de montrer ma gratitude pour cette incroyable opportunité, particulièrement à Charles et Aulde.
J’en serai éternellement reconnaissante.

Un grand merci à Camille-Cerise Gessant pour cette traduction.